MacDo

190.

[<= Clinique vétérinaire]

Seishiro entraina l'enfant vers le MacDo. Quelques clients attendaient déjà et l'ambiance était bruyante. En temps normal, le vétérinaire n'allait pas ici, mais cette fois, il avait décidé d'y aller pour que A puisse gouter.
Il se plaça dans la file derrièr une mère de famille et ses quatres insupportables gamins qui criaient, et se chamaillaient.
Une dizaine de minutes plus tard, la mère de famille commanda des HappyMeal aux enfants et ils furent aussitôt calmés, ravis d'avoir leur menu, ainsi qu'une salade pour elle.
Seishiro arriva devant la caisse et la vendeuse, une jeune fille dynamique, lui sourit en lui demandant ce qu'il prendrait.

- Un Maxi BestOf Big Mac avec des frites et du coca pour moi... répondit-il d'un ton neutre et uniforme.

Il se tourna vers l'enfant et lui demanda :

- Qu'est-ce que tu veux manger ?

149.

[<= Clinique vétérinaire]

A entra où Seishiro l'emmenait. L'endroit était empli de gens plus bruyant les uns que les autres. Il fallait subir une longue attente avant de pouvoir commander quoi que ce soit, et devant eux se trouvaient des gamins bruyants, qui remuaient dans tous les sens.

Il se retint péniblement de leur faire ou dire quoi que ce soit, se concentrant sur le panneau affichant les différents menus proposés. Apparemment, tout semblait être fait ici pour gagner du temps, contrairement au restaurant français où Seishiro les avait emmenés la veille.

"Qu'est-ce que tu veux manger ?"

A manqua de sursauter. Leur tour était arrivé sans qu'il s'en rende compte, pendant qu'il tentait de déterminer quelle photo renvoyait à quoi.

Il soupira et dit, à moitié au hasard :

-Un cheeseBurger, des potatoes, un milk-shake chocolat, un coca -grand - et des frites.

-Une grande ou petite frite ?, demanda la vendeuse, sans perdre son sourire. Et les potatoes ?

-Heu .... Grandes, répondit A, hésitant.

Elle lui servit le tout, et il regarda son plateau, à peu près satisfait. Il avait pris deux trucs qui se ressemblaient, mais à par ça il s'était pas mal débrouillé. Il sortit un billet de sa poche et demanda à Seishiro :

-Je paie pour nous deux ?

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Seishiro laissa A commander ce qu'il voulait.

"Je paie pour nous deux ?" demanda-t-il en sortant un billet de sa poche.

Seishiro soupira doucement en le regardant.

- Laisse, tu n'as pas besoin de payer...

Il tendit sa carte de crédit à la serveuse et fit son code lorsqu'elle lui demanda. Puis il prit le plateau et se dirigea vers une table libre, dans un coin pas trop bruyant. Il posa le plateau sur la table et s'assit.

150.

"Laisse, tu n'as pas besoin de payer..."

Seishiro tendit sa carte de crédit pour payer. Encore une fois. Il vint s'assoir à côté de Seishiro, et tripota sa nourriture d'un air incertain. Le "Cheeseburger" était plus plat que sur la photo.

-J'ai de l'argent aussi. J'aurais pu payer ....

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"J'ai de l'argent aussi. J'aurais pu payer ...."

Seishiro soupira doucement.

- Garde ton argent pour t'acheter quelque chose pour toi, je peux facilement subvenir à nos besoins, tu sais...

Il regarda l'enfant observer son cheeseburger en souriant et croqua dans son big mac. Il le reposa et prit quelques frites après les avoir passées dans du ketchup.

- Tu n'aimes pas ?

151.

"Garde ton argent pour t'acheter quelque chose pour toi, je peux facilement subvenir à nos besoins, tu sais..."

-A part la nourriture et les v^tement, je ne vois pas trop quoi m'acheter ....

"Tu n'aimes pas ?"

A goûta une frite, et mordit dans son CheeseBurger.

-Si. c'est juste que l'apparence de ces trucs est un peu ... surprenante.

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"Si. c'est juste que l'apparence de ces trucs est un peu ... surprenante."

Seishiro sourit à la remarque de l'enfant. Il termina ses frites et son BigMac et attendit que A ait terminé tout ce qu'il avait commandé en buvant tranquillement son coca.
Dans la salle, les gens parlaient fort, riaient, se saluaient, les gamins chahutaient. Mais Seishiro avait choisi une table un peu à l'écart, ce qui les préservait un peu de la surdose d'agitation.

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Seishiro sourit, puis continua son repas en silence. A continua de manger égalemenent, c'était plutôt bon, surtout les petits morceaux de pomme de terre recouverts d'épices. Il le but avec une grimace : le goût était bon, mais il piquait atrocement. Il ouvrit le couvercle pour regarder à l'intérieur.

-Pourquoi est-ce qu'il y a plein de bulles, là dedans ? A quoi est-ce que ça sert ?

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"Pourquoi est-ce qu'il y a plein de bulles, là dedans ? A quoi est-ce que ça sert ?" demanda A après avoir regardé son verre de coca.

Le vétérinaire sourit.

- Toutes les choses n'ont pas forcément une grande utilité. Les bulles dans le coca, c'est uniquement pour le gout...

Après avoir terminé sa phrase, il but une dernière gorgée de coca dans son verre et demanda :

- Tu n'aimes pas ?

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"Tu n'aimes pas ?"

-Si ... mais ça pique. Les gens aiment quand les boissons piquent ? On peut dire que c'est une forme de masochisme ...

Il goûta ce qu'il y avait dans le second gobelet, et s'aperçut que ce n'était pas une boisson, contrairement à ce à quoi il s'était attendu en voyant l'emballage. C'était une sorte de glace semi-liquide, et c'était plutôt bon.

-On n'avait pas de nourriture aussi étrange, au labo ...

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"Si ... mais ça pique. Les gens aiment quand les boissons piquent ? On peut dire que c'est une forme de masochisme ..."

- En somme, tu me traites de maso... dit Seishiro entre deux éclats de rire.

"On n'avait pas de nourriture aussi étrange, au labo ..."

Seishiro le regarda doucement. Il voulait en savoir davantage, histoire au moins de savoir comment réagir, même s'il ne s'en sortait pas trop mal. Mais il ne posa pas de questions.

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A remarqua que Seishiro le regardait avec insistance. Peut-être voulait-il en savoir un peu plus concernant ce qu'il venait de dire ... A esquissaun sourire sardonique.

-Si vous m'en disiez un peu plus sur vous et votre "travail", je pourrais peut-être vous en dire un peu plus sur moi, en échange ...

Le "second travail" de Seishiro l'intéressait sincèrement, et il avait très envie d'en savoir un peu plus ...

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"Si vous m'en disiez un peu plus sur vous et votre "travail", je pourrais peut-être vous en dire un peu plus sur moi, en échange ..."

Seishiro sourit. Il marquait un point.

- ... travail ! Mince !

Lorsque tous deux eurent terminés, Seishiro alla vider le plateau dans une des poubelles et entraina l'enfant d'un pas rapide à la clinique. Il avait complètement zappé le boulot.

[=> Clinique vétérinaire]

[Kakyo] 1.

Kakyo soupira. Il était éprouvant, ce job ....

*C'est de l'exploitation de jeunes, les Mc Do* songea-t-il.

Il devait courir partout pour faire les sandwichs à temps pour les clients, mais d'un côté, ça lui permettait de gagner de l'argent et de payer sa chambre étudiante et sa nourriture. Pour ses études, il avait une bourse qui lui permettait de ne pas les payer. Mais il fallait qu'il réussisse les examens, en contrepartie.
Mais comme le Mc Do n'était pas suffisant, il travaillait aussi le soir dans un bar qui s'appelait Au P'tit Bonheur, et qui était plutôt sympa. Le patron était gentil, en tout cas. Et deux fois par semaine, il travaillait aussi dans un restaurant de ramen très apprécié. Cela lui faisait des journées chargées, mais il n'avait pas le choix : il ne pouvait pas se passer de manger et arrêter de payer sa chambre, c'était impensable. Il n'avait aucune famille qui aurait pu l'héberger : il fallait qu'il se débrouille.

"Un cheese, un big mac, un deluxe et un chicken, s'il te plaît!"
- Ça arrive, répondit-il.

Il prépara les sandwichs en quatrième vitesse (depuis le temps qu'il bossait ici, il était habitué) et les donna à la vendeuse qui les avait demandés.

Lorsque l'affluence se fut totalement calmée, il réalisa qu'il avait atteint son quota d'heures.

- J'y vais, dit-il timidement. Bon courage pour la suite.

Peu des employés prirent la peine de lui répondre - à cause de son caractère timide, il n'y avait pas tellement de gens qui faisaient attention à lui.

Il poussa la porte du Mc Do et se retrouva dehors. Il faisait déjà nuit ...

- Bon, au P'tit Bonheur, maintenant ....

Il était déjà fatigué, mais il fallait qu'il travaille, il n'avait pas le choix.

[=> Bar au p'tit bonheur]

[Kakyo] 7.

[<--- Chambre étudiante]

Kakyo poussa la porte de service du Mc Do et lança un bonjour timide à ses collègues, et comme toujours, personne ou presque ne lui répondit. Avec un soupir, il passa un tee-shirt de chez Mc Do et s'approcha du comptoir.

"Bonjour, Kuzuki-kun", dit une de ses collègues féminines, une des seules qui étaient gentilles avec lui.
- Bonjour, répondit Kakyo poliment.
"Tu tombes bien, Natsuko vient juste de s'en aller, tu vas pouvoir prendre sa place."

Kakyo hocha la tête et se dirigea vers un client qui attendait d'être servi.

- Bonjour, dit-il doucement, je peux prendre votre commande ?
"Oui, je voudrais un menu Maxi Best of Big Mac avec coca et frites, plus un cheesburger et de la sauce moutarde qui va avec les nuggets."
- Très bien, dit Kakyo en tapant la commande sur l'ordinateur devant lui. Vous désirez autre chose ?
"Un rendez-vous avec vous, ça serait possible ?"
- Désolé, dit Kakyo en souriant timidement, la maison ne vend pas ce genre de choses.

Le jeune homme sourit et dit:
"Rappelez-moi de tenter ma chance si je vous croise à l'extérieur."

Kakyo rougit et sourit timidement en disant:

- Votre commande est prête. C'est 1000 yens, s'il vous plaît.

Le jeune homme donna l'argent à Kakyo en profitant pour lui effleurer la main au passage et sourit.
"Merci."
- C'est nous qui vous remercions, bon appétit.

Le client s'en alla à l'étage et la collègue de Kakyo se tourna vers lui.
"Tu es drôlement populaire, Kuzuki-kun."

Kakyo rougit et ne répondit pas. Quel intérêt d'être populaire ? Est-ce que c'était avec ce genre de gens qu'il allait pouvoir découvrir ce que ça voulait dire, d'aimer quelqu'un ?

*J'ai le temps, j'ai le temps.....* songea-t-il calmement.

Au pire, s'il ne le découvrait pas, ce n'était pas un drame...

"Kakyo-kun", s'exclama une de ses collègues vers 21h, au moment où il allait partir, le patron veut te voir !

- Ah ... D'accord, merci, Yamashita-san.

Intrigué - ce n'était pas souvent que son patron demandait à parler personnellement à ses employés, surtout à lui - il se dirigea vers l'endroit ou il se trouvait.

- Bonsoir, monsieur, dit-il poliment.
"Kuzuki-kun", répondit le patron sans même prendre la peine de le saluer, "vous n'êtes pas venu pendant trois jours, ce mois-ci."
- Euh, oui, j'ai été malade, je vous avais ramené un certificat ...
"Et vous êtes arrivé en retard d'une heure il y a deux jours."
- ... Oui, il y a eu une panne de train généralisée ...
"Vous ne pensez pas que vous abusez un peu ?"
- .... Mais, patron ...
"Ca suffit ! Je n'emploie pas des personnes qui pensent qu'ils peuvent venir quand bon leur semble, Kuzuki-kun."
- Mais ....
"Vous m'avez entendu ?"
- .... Oui ... Je ferai plus attention à l'avenir ...
"L'avenir ? Mais quel avenir ? Vous êtes viré. Voilà ce que j'avais à vous dire."
- .... Mais monsieur !!
"J'ai plein de demandes d'emploi de gens qui feront ça dix fois mieux que vous, Kuzuki-kun. Voici votre paie de ce mois, vous pouvez partir."
- Je m'appliquerai à l'avenir ! Je vous le promets ! Mais ne me renvoyez pas, monsieur !
"Ca suffit, je n'ai qu'une parole. Vous pouvez rentrer chez vous."

Le patron s'éloigna. Abattu, Kakyo contempla son enveloppe de paie sous les ricanements de ses collègues.

"Le pauvre, il vient de se faire virer!" "Bah, de toute façon, il était trop lent." "Ouais mais il rapportait gros à la vente... tout le monde venait le voir..." "Ouais mais justement, ça formait des attroupements, mieux vaut qu'il s'en aille!"

"Kakyo-kun, ça va?" demanda Yamashita-san avec une expression compatissante.
- ... J'ai connu mieux, répondit Kakyo d'une petite voix.
"Je suis désolée..."
- Ce n'est pas de votre faute, Yamashita-san ... Merci de votre gentillesse... Portez-vous bien.
- Toi aussi ....

En soupirant, il enleva son uniforme de travail et le mit dans une penderie avant de remettre ses vêtements habituels. Puis il prit ses affaires, son enveloppe de paie, et sortit.

[---> Bar "le P'tit Bonheur"]